Jacques Servier sera-t-il jugé à Nanterre ? Le patriarche de 91 ans sera bien sur le banc des prévenus, ce matin, pour la reprise du procès du Mediator, interrompu il y a tout juste un an. La récente saillie du fondateur du laboratoire sur BFM TV («on s'en fout du procès») a renforcé la détermination des parties civiles, qui dénoncent son «mépris» envers les victimes, décédées ou malades du cœur parce qu'elles ont pris du Mediator pour traiter leur diabète ou perdre quelques kilos. Mais l'audience d'aujourd'hui ne portera ni sur les morts (jusqu'à 1 800 en trente-cinq ans) ni sur la responsabilité de Servier.
«Tromperie». Le débat sera consacré à la suite des recours de procédure déposés par le laboratoire pour tenter de tuer le procès. Avec à la clé un enjeu majeur, qui divise les victimes. Servier et ses dirigeants doivent-ils comparaître à Nanterre ou à Paris ? Faut-il les juger au plus vite ou maximiser les chances de les voir condamnés ? Tout a commencé en janvier 2011, lorsque les avocats François Honnorat et Charles Joseph-Oudin décident de court-circuiter l'enquête judiciaire. Ils lancent une citation directe à Nanterre, qui porte sur la seule «tromperie aggravée».
L'objectif, partagé par plus de 600 parties civiles : obtenir un procès rapide. Seul problème, cet aspect de l'affaire est couvert par l'enquête, plus large, menée par les juges d'instruction parisiens, qui rassemble 3 000 parties civiles. L'av