Il était attendu avec une grande curiosité, un public nombreux, essentiellement féminin, se bousculant aux portes de la salle d'audience. Il n'a pas déçu, aussi bavard et mystérieux, étrangement proche et définitivement distant qu'on peut imaginer l'auteur d'un crime qualifié par tous de «monstrueux». Tony Meilhon, 33 ans, comparaissait hier au premier jour de son procès devant la cour d'assises de Nantes. Il est accusé d'avoir enlevé, dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011 à La Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique), Lætitia Perrais, 18 ans. De l'avoir tuée, en l'étouffant et en lui assénant de nombreux coups de couteau. Puis d'avoir découpé sa tête et ses membres, retrouvés dans deux étangs.
Tony Meilhon est encadré par quatre policiers cagoulés et armés, pour le protéger d'éventuelles attaques. Il porte ses cheveux longs, très noirs, vraisemblablement teints, rassemblés en une queue-de-cheval, qui dissimule un début de calvitie. Son visage blanc cireux est comme sculpté : deux yeux ronds écartés, des rides profondes du nez vers les coins de la bouche, des sourcils en accent circonflexe. Le président de la cour d'assises lui demande de décliner son identité. «Tout d'abord bonjour, répond-il d'un ton guilleret. Je me prénomme Tony Meilhon.» Hier, en préambule des trois semaines d'audience, la cour a voulu savoir ce qu'il reconnaissait des faits. Pendant l'instruction, ses versions ont varié. C'est encore le cas. «Je reconnais avoir eu un accident a