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Récit

Tony Meilhon, «quelqu’un à qui il ne faut surtout pas dire non»

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Le procès Tony Meilhondossier
A Nantes, hier, les témoins ont décrit l’enfance meurtrie, les passages en prison et la personnalité instable du meurtrier présumé de Laëtitia.
Tony Meilhon comparaît devant la justice pour le meurtre de Lætitia Perrais, en avril 2011. Lavau-sur-Loire, février 2011. (Photo Frank Perry AFP)
publié le 23 mai 2013 à 22h46
(mis à jour le 24 mai 2013 à 15h01)

Il promène ses yeux sur les bancs de la salle. Choisit de fixer un visage. Laisse son regard appuyé, un petit sourire aux lèvres. Sa peau si blanche, ses cheveux noirs, ce regard qui ne baisse pas, ce sourire gelé : assister au procès de Tony Meilhon est une expérience d’une certaine forme de malaise. Et pourtant, l’accusé, 33 ans, qui comparaît devant la cour d’assises de Nantes pour le meurtre de Laëtitia Perrais, 18 ans, n’a rien du fou à lier que l’on imaginait au temps de son arrestation.

A l'époque, ceux qui l'avaient croisé en garde à vue confiaient en «avoir peur». A l'époque, il hurlait ou restait prostré, braillait des chansons obscènes sur sa victime, avalait des lames de rasoir, buvait de la lessive, si bien qu'on avait fini par le placer en unité pour malades difficiles (UMD). «Je voulais être déclaré irresponsable, explique-t-il aujourd'hui à l'audience. Je n'arrivais pas à assumer l'horreur du crime. Bien que ce soit un crime involontaire. J'avais du mal à être considéré comme un monstre.»

«Alcoolique». Tony Meilhon a été arrêté au lendemain de la mort de Laëtitia, le 20 janvier 2011. Ce n'est que deux semaines après qu'une partie du corps découpé de la jeune fille est retrouvée dans un étang. L'autre partie le sera, encore deux mois et demi plus tard. Mercredi, au premier jour de son procès, l'accusé a expliqué que le démembrement du cadavre n'était pas de son fait, mais de celui d'un mystérieux <