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Récit

Toujours procédurier, Servier espère un report de son procès

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Mediator, le procèsdossier
A Nanterre, hier, quatre experts ont témoigné du caractère «toxique» et inefficace du médicament commercialisé par le labo.
publié le 23 mai 2013 à 22h06
(mis à jour le 24 mai 2013 à 16h13)

Servier continue sa guerre d'usure pour tenter d'échapper à son procès. Au troisième jour d'audience à Nanterre, le tribunal a entendu, hier, Aquilino Morelle (devenu conseiller de François Hollande) et ses deux ex-collègues de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui ont publié en 2010 un rapport sur le Mediator accablant pour le labo. Puis la pneumologue Irène Frachon, qui a fait éclater le scandale en 2009.

Morelle, qui a travaillé sur la base d'études de Servier et d'une expertise du pharmacologue Philippe Lechat, a rappelé ses conclusions, martelées depuis le début du procès par les avocats des victimes : le Mediator n'a «aucun effet» direct. Son seul intérêt est de libérer dans le sang la vraie molécule active, la norfenfluramine, qui coupe la faim et provoque de graves atteintes des valves cardiaques. Le Mediator «est un personnage qui rentre dans une pièce avec une perruque, un chapeau, un faux nez, et, dès qu'il entre, enlève son chapeau et dit : "Je suis la norfenfluramine"», a expliqué Morelle. Il a ajouté que Servier savait dès les années 70 que cette molécule était «anorexigène» et «toxique». Ce que le labo n'a cessé de «nier». «Vous ne pourrez pas changer cette donnée-là, c'est ainsi», a-t-il asséné aux avocats de Servier.

Recours. Le labo avait une occasion e