Il y a, dans les réponses de Tony Meilhon aux questions qu’on lui pose, toujours plusieurs mouvements, qui se contredisent autant qu’ils se complètent. Une part de reconnaissance des choses qu’on lui reproche, une part de dénégation, une part d’excuses pour lui-même, une part de rejet de la faute sur l’autre.
Vendredi, au troisième jour de son procès devant la cour d'assises de Nantes pour le meurtre de Laëtitia Perrais, experts psychologues et psychiatres ont développé leurs analyses de cet homme «intelligent», «sans pathologie mentale» mais, de l'avis de tous, «présentant une personnalité psychopathique». Tony Meilhon, 33 ans, est accusé d'avoir, dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011 à La Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique), enlevé et tué Laëtitia Perrais, 18 ans, puis découpé son corps en morceaux.
En langage plus courant, la «personnalité psychopathique» fait référence à «l'incapacité que présente très tôt Tony Meilhon à se conformer aux règles de la vie sociale», détaille le premier psychiatre à la barre, Bruno Millet. «Ecole buissonnière, délinquance, consommation précoce de toxiques (alcool, haschich, cocaïne), impulsivité, intolérance à la frustration, construction dans l'opposition, la provocation...» Placé en foyer à 13 ans, fuguant sans cesse, «SDF à 14 ans», incarcéré pour la première fois à 16 ans, il a enchaîné vols, cambriolages, braquages, trafic de stups, et passé 13 années de sa vie en prison.
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