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Libération
Reportage

A la fenêtre d'une chambre d'hôtel, la police compte les manifestants

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par AFP
publié le 26 mai 2013 à 18h20

«Ça fait dix ans que je compte. On a un travail à effectuer, on le fait avec rigueur». A la fenêtre d'une petite chambre d'hôtel situé sur le boulevard de Montparnasse, le fonctionnaire de police se concentre: devant lui défile un des cortèges de la Manif pour tous, qu'il est chargé de comptabiliser. Ce fonctionnaire fait partie des 150 personnes mobilisées dimanche par la préfecture de police pour assurer le comptage des manifestants.

Le dispositif de comptage est «tout à fait classique» et similaire à toutes les manifestations de plusieurs milliers de personnes, a expliqué lors d'un point-presse René Bailly, directeur du renseignement à la Préfecture de police (DRPP), lassé par les polémiques sur le nombre de participants. Le 13 janvier, alors que les organisateurs évoquaient un million de manifestants, la PP en avait recensé 340.000 et le 24 mars, les organisateurs ont communiqué le chiffre de 1,4 millions, contre 300.000 pour la PP.

La polémique ne devrait pas faiblir: la préfecture de police a estimé à 150.000 le nombre de participants à la manif de dimanche, un chiffre immédiatement qualifié sur Twitter de «nouveau mensonge» par les participants. «Deux points hauts» de comptage (des points d'observation situés au 1er ou 2e étage d'une entreprise, d'une banque, d'une administration ou d'un hôtel) ont été installés sur chacun des trois cortèges de la Manif pour tous, explique-t-il.

«Instrumentalisés par personne»

Comme à chaque fois, ces six points sont doublés d'un dis