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Libération

Alzheimer : une étude à jeter aux oubliettes

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Médecine. Des chercheurs ont invalidé les bénéfices prêtés à un médicament par de précédents travaux.
par Elodie Cabrera
publié le 26 mai 2013 à 22h16

L'an dernier, la très respectée revue américaine Science publiait une étude révélant les effets positifs sur les souris d'un médicament anticancéreux dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer. A l'époque, une équipe de chercheurs américains prétendait que ce traitement à base de bexarotène inversait les symptômes d'Alzheimer comme la perte de la mémoire. Une publication qui avait suscité d'immenses espoirs dans l'univers médical et au-delà, chez les familles de personnes atteintes par cette maladie.

Mais un an plus tard, la même revue scientifique, dans son édition datée du 24 mai, apporte un démenti cinglant. Et pour cause : quatre équipes de chercheurs internationaux ont tenté de reproduire l'expérience sans y parvenir. «Nous voulions reconstituer cette étude pour voir si nous pouvions l'exploiter, mais nous n'avons pas réussi», a annoncé David Borchelt, professeur de neurosciences à l'Université de Floride. Il a jugé nécessaire de rendre public cet échec, d'autant que l'étude de l'année dernière affirmait que le traitement anticancéreux avait fait disparaître chez les souris soumises à l'expérience 75% des plaques de bêta-amyloïde, caractéristiques de la maladie de l'Alzheimer.

Or, trois des quatre équipes contredisent clairement cette affirmation. Elles soulignent, dans la revue Science, n'avoir décelé aucun effet sur ces plaques. Pour elles, le bexarotène s'est tout simplement avéré inefficace. La quatrième équipe affirme avoir noté une légère