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Analyse

Copé, récupérateur à gros sabots

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En tête du défilé hier, le président de l’UMP est raillé jusque dans son propre camp.
publié le 26 mai 2013 à 22h36

En s'imposant à la tête de la «manif pour tous», Jean-François Copé fait un pari risqué. Il se fait fort de convaincre les opposants au mariage homo que leur place est à l'UMP. Et il leur promet, de surcroît, que leur combat trouvera son débouché naturel dans les urnes, sous la forme d'une «vague bleue» qui déferlera sur le pays aux élections municipales de mars 2014. Si l'UMP ne sait pas les retenir, ces dizaines de milliers de jeunes qui se sont découvert une vocation politique à travers le combat «pour la famille» ne risquent-ils pas d'aller grossir les rangs d'un Tea Party à la française ? C'est ce que Copé prétend empêcher, au risque d'accentuer la droitisation de son parti.

Mais le pari est hasardeux. D'abord parce qu'il est loin d'être acquis que les anti-mariage se contenteront d'une vague promesse de «réécriture» de la loi Taubira et, encore moins, d'une opposition de principe à la procréation médicalement assistée (PMA) et à la gestation pour autrui (GPA), deux projets dont François Hollande a lui-même déjà fait son deuil.

Fracturer. En s'engageant à mettre la question du mariage au cœur du débat politique, Copé court, en outre, le risque de fracturer plus encore la droite. D'Alain Juppé à François Fillon en passant par Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, de nombreux responsables de l'opposition estiment que l'UMP, parti attaché à l'ordre républicain, doit se garder de toute tentative de récup