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portrait

Jean-Paul Renner: le dernier cri du premier cri

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EcoFuturdossier
Ce gynécologue travaille depuis quinze ans sur la modélisation de la naissance. Objectif : améliorer la formation des praticiens.
publié le 26 mai 2013 à 19h06
(mis à jour le 29 mai 2013 à 10h22)

Il faut faire quarante kilomètres en transports en commun vers l’ouest parisien et passer une après-midi avec lui pour découvrir pourquoi Jean-Paul Renner n’est pas tout à fait un médecin comme les autres. Derrière son épaisse barbe gris-blanc et sa bouille franchement amicale, cet enseignant-chercheur de 63 ans se présente d’abord comme gynécologue obstétricien : en clair, un spécialiste de la grossesse et de l’accouchement. En nous conduisant au premier étage de son pavillon de banlieue, on devine vite que c’est aussi un véritable mordu d’informatique : deux écrans, un clavier, une souris, des disques durs et des câbles en pagaille. Et c’est justement ici, dans son «laboratoire», que ce gynéco-geek a entrepris depuis quinze ans de révolutionner l’art de l’accouchement grâce au numérique.

Notre rencontre débute par un long cours d'obstétrique. «L'accouchement est une évolution, chaque contraction doit être plus forte que la précédente, explique-t-il. Ce n'est pas plus compliqué chez l'homme - enfin la femme - que chez les autres espèces. Du moment que l'on sait s'y prendre…» Durant sa longue carrière, Jean-Paul Renner en a accouché des mômes. Mais il n'a jamais vu d'un très bon œil l'augmentation des interventions par césarienne : «Aujourd'hui, on y a recours dès que le fœtus présente le plus petit signe de souffrance. Dès fois je me dis que ça se serait mieux passé si la femme avait accouché toute seule…» Certains professionnels peinent encore à s