Et après ? Que restera-t-il de cette mobilisation exceptionnelle ? Jaloux de leur indépendance, les quatre principales figures «civiles» des manifestations entendent donner des suites politiques au mouvement : Frigide Barjot a parlé de «candidatures aux municipales», Tugdual Derville rêve d'un courant «d'écologie humaine», Béatrice Bourges et Ludovine de La Rochère menacent de sanctionner ceux qui ne se seront pas prononcés contre le mariage gay. Retour sur l'émergence de ces nouveaux visages du traditionalisme français, partenaires parfois, mais souvent rivaux.
Béatrice Bourges. Le Printemps français
Cette Versaillaise BCBG de 52 ans est la porte-parole du Printemps français, un mouvement contre la loi Taubira qui s'est construit en opposition à l'esprit trop «bisounours» de Frigide Barjot. Il agglomère des mouvements d'extrême droite, comme les Jeunesses identitaires ou le GUD. Ses partisans ont multiplié les actions violentes : harcèlement des élus favorables au mariage pour tous, attaques de locaux d'associations de défense des homosexuels, comme l'espace des Blancs-Manteaux, à Paris. Mardi, le mouvement a publié un communiqué indiquant ses «cibles» : «Le gouvernement actuel et tous ses appendices, les partis politiques de la collaboration, les lobbys où s'élaborent les programmes de l'idéologie et les organes qui la diffusent». Une dialectique qui a amené le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, à envisager d'«interdire» le Printemps français.
Présidente du