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Libération
Témoignage

«On m’a demandé des règles très claires»

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Myriams S. 40 ans, chargée de communication dans une ONG:
publié le 27 mai 2013 à 22h16

Myriam travaille dans une ONG non confessionnelle. Le mois dernier, alors qu’elle cherchait à recruter une chargée de communication, elle a dû répondre à une demande de port du voile au travail.

«J’ai reçu une jeune femme avec qui l’entretien s’est très bien déroulé. Son profil correspondait et elle était très enthousiaste à l’idée de nous rejoindre. L’affaire était entendue quand elle m’a demandé à la fin, sur le mode "question pratico-pratique", si elle pourrait porter le voile au travail. J’ai été surprise car elle n’en portait pas. Et, comme j’ai un nom maghrébin, je me suis demandé si elle s’était autorisée cette question de ce fait. Je me suis un peu sentie prise au piège.

«Je lui ai répondu que je n’y voyais pas d’inconvénient personnellement, en tout cas lorsqu’elle n’était pas en contact avec l’extérieur, car la structure ne peut pas se permettre d’afficher de signes religieux, mais qu’il fallait que j’en réfère à ma hiérarchie. Mon directeur a eu la même réaction que moi, mais il m’a quand même renvoyée vers les ressources humaines où on m’a demandé de poser des règles très claires, en plus de lui demander d’ôter son voile lors de contacts avec l’extérieur : le voile et uniquement le voile.

«Il y avait eu un cas dans la structure d’une salariée voilée avec qui cela ne s’était pas très bien passé. Elle avait grignoté en demandant des aménagements pour la prière, le ramadan… J’ai rappelé la fille pour lui expliquer les conditions. Elle m’a recontactée pour me dire que l