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Libération
A la barre

Meilhon s'était confié à un gendarme

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Le procès Tony Meilhondossier
Le lieutenant Philippe Jacquier témoignait ce mardi à la barre de la cour d'assises de Nantes.
publié le 28 mai 2013 à 20h27

Une fois, peut-être, ces deux derniers jours d’audience, on a eu l’impression que Tony Meilhon s’était livré. Pas à la cour d’assises de Nantes, devant laquelle il comparaît depuis une semaine pour le meurtre de Laetitia Perrais, près de Pornic, en 2011. Mais à un gendarme, appelé à la barre ce matin pour témoigner.

En janvier 2011, le lieutenant Philippe Jacquier est chargé d'escorter Meilhon, de sa maison d'arrêt au palais de justice, où il est régulièrement entendu par un juge d'instruction. A la prison on le prévient : «Tony Meilhon est dans un état d'énervement... il a voulu manger un rouleau de papier WC, ça va être hyper compliqué.» Meilhon provoque les gendarmes, profère des insanités sur la victime. «Je décide d'entrer dans la cellule, de parler avec lui, raconte Philippe Jacquier à la barre. J'enlève mon arme, j'entre en tête à tête, il me regarde.» Au fil des six transfèrements de la prison au palais de justice, une relation se noue entre les deux hommes. «Je lui offre du café, des cigarettes. Il faut jouer avec ces éléments pour assurer la sécurité de nos missions», explique le lieutenant. Un jour Meilhon dit : «Je suis content de te voir.» Le lieutenant : «Je crois que Tony Meilhon avait compris que mes hommes et moi, nous le respections.» L'image de ce Tony Meilhon-là, avec ces simples mots -  «Je suis content de te voir» - contraste avec celle de l'homme détaché, provocateur, qui louvoie depuis une semaine à