La cour d'assises est muette. Un silence si profond que l'on entend le souffle du rétroprojecteur. Des photos de Laëtitia Perrais apparaissent sur quatre écrans. Jolie jeune fille aux cheveux longs, une fleur à l'oreille. Fière ado au sommet d'une montagne, sa sœur à ses côtés. Sourire bagué de grande enfant, gâteau au chocolat et bougies. Plus les photos défilent, plus Laëtitia rajeunit. La voilà petite fille sur une pelouse, bébé joufflu en body. Ses proches ont préparé ce diaporama. Toute la matinée d'hier, ils ont décrit une jeune fille «discrète», «réservée», «souriante». Le contraste avec Tony Meilhon, immobile dans le box des accusés, est saisissant.
Comment cette «timide» de 18 ans qui «ne sortait pas, ne buvait pas, aimait rester à la maison» a pu se laisser entraîner par cet homme de treize ans son aîné, au visage livide, aux traits tirés, inconnu «zonant» autour du restaurant où elle travaillait ? Comment, pendant sa pause de l'après-midi, le 18 janvier 2011, à la Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique), a-elle accepté de le suivre sur la plage, consommé avec lui de l'alcool et de la cocaïne ? Puis l'a attendu à la fin de son service à 22 heures, l'a accompagné dans deux bars, comme en attestent plusieurs témoignages ? Ces questions reviennent en boucle dans la bouche de Cécile de Oliveira, l'avocate de Jessica, la sœur de Laëtitia.
Pulsions. Hier, les réponses des proches des jumelles, l