Leur dernier rendez-vous avait tourné court. Le 2 avril, le sénateur socialiste de Marseille Jean-Noël Guérini était en garde à vue en même temps que son frère avant une présentation devant le juge Charles Duchaine, le lendemain. Mais il avait fait un malaise et échappé provisoirement aux questions. Ce n'était que partie remise, le magistrat l'a convoqué directement cette fois-ci, sans passer cette fois par la case garde à vue. Il l'a mis en examen cet après-midi, pour association de malfaiteurs (avec son frère mais aussi des membres du milieu marseillais), prise illégale d'intérêt, trafic d'influence, corruption passive, détournement de fonds publics et favoritisme.
Parmi les dossiers les plus lourds sur lesquels le juge voulait l'interroger, et qui recouvre une partie de ces chefs de mise en examen, un projet immobilier à La Ciotat, à côté de Marseille, pour lequel un promoteur avait dû verser 700 000 euros à des hommes du milieu. Un dossier parmi d'autre, mais en l'observant dans le détail, il permet de comprendre très précisément les rôles attribiés à chacun, et ce que la Justice reproche à Jean-Noël Guérini.
Une friche qui fait saliver
L'histoire se passe sur le site des anciens chantiers navals de La Ciotat, laissés en friche à la fin des années 90 et qu'il fallait reconvertir. Un enjeu qui fait saliver: des surfaces importantes, au bord de la Méditerranée. Les promotteurs se