«Une date historique dans la lutte contre l'alcoolisme» : c'est ainsi que le professeur Bernard Granger caractérise l'annonce de l'agence du médicament (ANSM), lundi matin sur la place du baclofène dans la lutte contre l'alcoolisme. Le médicament, actuellement en cours de test pour traiter l'alcoolo-dépendance, devrait se voir accorder d'ici à la fin du mois une recommandation temporaire d'utilisation (RTU), a annoncé le patron de l'agence lors d'un colloque parisien. Autrement dit, l'ANSM autorise temporairement – trois ans – la prescription du baclofène aux patients alcooliques, avant même que le produit ne reçoive son autorisation de mise sur le marché (AMM).
Fin des prescriptions en cachette
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En mars 2012, une étude parue dans la revue Alcohol and Alcoholism évoquait un taux de succès (arrêt total de la boisson) de 58 %. Deux véritables essais cliniques sont en cours pour vérifier l'efficacité du baclofène à dose élevée ; leurs résultats ne seront connus qu'à la fin de l'année 2014. «Ce n'est pas la pilule miracle mais c'est un médicament qui semble efficace», précise le professeur Michel Reynaud (Hôpital Paul-Brousse, Villejui