Comme si rien ne s’était passé. Comme si la Cour de cassation n’avait pas, décision pourtant rare, demandé en octobre à la justice de revoir sa copie dans l’affaire de la mort de deux jeunes électrocutés dans un transformateur de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2005. Dans son arrêt, la Cour de cassation soulevait plusieurs points qui auraient pu justifier le renvoi devant un tribunal correctionnel de deux policiers. Conclusion à laquelle étaient arrivés, au bout de cinq ans d’instruction, les trois juges chargés de l’affaire mais à laquelle, depuis le début, le parquet s’est toujours opposé. Que ce soit à Bobigny, puis à la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris, les représentants du ministère public n’ont jamais voulu entendre parler d’un procès pour les policiers.
Hier, le parquet général de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Rennes (vers qui la Cour de cassation avait renvoyé l’examen du dossier) a à nouveau demandé le non-lieu pour les deux policiers. Provoquant une nouvelle déception parmi les familles de Zyed (17 ans) Benna et Bouna Traoré (15 ans), décédés dans le transformateur EDF.
Jean-Pierre Mignard, avocat des familles, parle d'un «réquisitoire copié-collé». «Je ne comprends pas. Malgré l'arrêt de la Cour de cassation, le parquet ne cherche pas à revoir ses positions, il s'enferme dans un discours clos, il est dans la partialité idéologique», dénonce l'avocat. Partialité directement héritée selon lui du contexte poli