C’était la pagaille depuis plusieurs semaines. Mais, ces dernières quarante-huit heures, les élections au Conseil français du culte musulman (CFCM) et aux conseils régionaux du culte musulman (CRCM), qui se tiennent ce samedi, ont carrément viré au vaudeville. A la dernière minute, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), branche française des Frères musulmans, s’est livrée à un véritable chantage. Reniant ses engagements antérieurs, elle a demandé le report du scrutin en raison de dissensions internes.
Va-tout. L'actuel président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a tenu bon. Les 2 500 délégués de mosquées iront bien aux urnes. Ils vont élire localement les 25 responsables de leurs CRCM respectifs, et nationalement les 45 délégués qui siégeront au conseil d'administration du CFCM.
D’une certaine manière, l’UOIF joue son va-tout. En perte de vitesse, elle n’a pas réussi à élire, le week-end dernier, son nouveau président, car deux lignes politiques s’opposent. L’une, «participationniste», souhaite demeurer dans les instances officielles de l’islam de France. L’autre, «isolationniste», portée par les historiques de l’organisation, aimerait se retirer et travailler sur le terrain, une option qui inquiète. Ce retrait pourrait en effet initier un durcissement de ses positions religieuses.
Plus prosaïquement, les élections au CFCM et aux CRCM permettent de mesurer l’audience des mouvances qui composent l’islam de France. En termes de rés