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Portrait

Ayoub, nazi qui s’en dédit

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Le leader des JNR et de Troisième Voie nie aujourd’hui tout lien avec le IIIe Reich. Mais son mouvement a un lourd passé.
publié le 13 juin 2013 à 22h26
(mis à jour le 14 juin 2013 à 11h03)

Serge Ayoub, alias «Batskin», a peut-être remisé sa batte de base-ball, mais il n'a pas pour autant raccroché les gants. A bientôt 49 ans, il reste le leader charismatique et historique des crânes rasés tendance facho des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) et de Troisième Voie, mouvement associé monté en 2010 pour attirer les jeunes déclassés «français pure souche». Leur dogme ? «Le capitalisme, comme le trotskisme, c'est la mort. Nous, on est la troisième voie pour les travailleurs», théorise Ayoub, armoire à glace à la voix de crécelle.

Chaudron. Dans le monde ultraviolent de la castagne, Serge Ayoub n'est pas qu'un skinhead. C'est LE skin, vitrine légale d'une mouvance dont il a fait son fonds de commerce. D'origine libanaise, il se revendique «nationaliste par amour de la nation» et «socialiste au plan économique». Mais surtout «pas national-socialiste», ni SS ni SA, ça l'énerve : «J'en ai marre d'entendre partout que nous sommes des fascistes. En France, quand tu dis que tu aimes la nation, tu te fais traiter de nazillon.»

Pourtant, en 1989, Ayoub assimilait les skins aux Sturmabteilungen de l'Allemagne nazie : «Les SA sont un ordre terrien. Ils boivent, vivent ensemble et foutent le bordel, comme nous.» Dans son bar parisien de la rue de Javel, «le Local», devenu le repaire des «nazes», comme dit un officier de renseignement, Batskin reçoit l