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Enquête

Skins : la piste brune

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Clément Méric, mort d'un antifascistedossier
Plongée au cœur de la nébuleuse dont font partie les jeunes impliqués dans la mort de Clément Méric. Ils étaient, d’après les enquêteurs, tous membres de Troisième Voie.
publié le 13 juin 2013 à 22h26

Qui sont les jeunes skinheads impliqués dans la rixe ayant coûté la vie, jeudi dernier, à Clément Méric, 18 ans, étudiant à Sciences-Po et militant de la cause antifasciste ? Flous au départ, leurs profils et leurs implications au sein de deux organisations d'extrême droite, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) et Troisième Voie, dirigées par Serge Ayoub, leader de la nébuleuse skin en France (lire ci-contre), deviennent de plus en plus clairs. Une mouvance qui compterait 1 000 adhérents et 4 000 sympathisants selon son chef. Mais 500 selon les autorités.

D'abord, les enquêteurs ont fait la lumière sur l'appartenance, jusqu'alors supposée, au groupe Troisième Voie d'Esteban M., de Katia V., ainsi que de trois autres mis en examen dans cette affaire : «Ils en sont tous membres, affirme la police judiciaire, et ils se sont radicalisés via ce mouvement d'extrême droite.»

Si Esteban M. est devenu skin dans son village de Picardie lorsqu'il était collégien (lire page 4), c'est bien à Paris, au contact de Katia V., blonde tatouée de douze ans son aînée, qu'il a basculé dans la violence. Chez le couple à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les perquisitions ont permis de découvrir «deux coups-de-poing américains», mais aussi «de la littérature et des objets néonazis».

Slogan. Les enquêteurs affirment également qu'Esteban M., qui travaillait «dans la sécurité», fréquentait «le