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Affaire Tapie: Sarkozy a demandé une médiation dès 2004

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Les dessous de l'affaire Tapie-Lagardedossier
L'ancien président du Consortium de réalisation, Jean-Pierre Aubert, raconte les pressions subies en faveur d'un réglement à l'amiable entre l'homme d'affaires et cet organisme chargé de solder le passif du Crédit Lyonnais.
par AFP
publié le 15 juin 2013 à 19h50

Nicolas Sarkozy est intervenu dès 2004 pour un règlement à l’amiable, en dehors des tribunaux, du conflit entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais, en donnant l’instruction d’entamer une médiation, contre l’avis du Consortium de réalisation (CDR), a déclaré à l’AFP son ancien président, Jean-Pierre Aubert.

«Début juillet 2004, quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Économie, Claude Guéant m'avait fait venir dans son bureau et m'avait demandé d'accepter une solution transactionnelle. Je lui ai dit +non+», a affirmé M. Aubert, patron du CDR de fin 2001 à fin 2006. Selon lui, un autre conseiller de M. Sarkozy, François Pérol, avait fait la même démarche, en vain.

«Nicolas Sarkozy a souhaité me voir en septembre/octobre 2004. Il m'a réitéré lui-même fortement cette demande, mais je lui ai dit que ça me paraissait une très mauvaise idée», a poursuivi l'ancien patron du CDR.

Cet organisme public était chargé de solder le passif du Crédit Lyonnais et notamment le conflit entre l’ancienne banque publique et Bernard Tapie, qui s’estimait grugé lors de la vente d’Adidas.

Echec de la médiation

Selon M. Aubert, M. Sarkozy lui a alors donné instruction d'ouvrir une médiation: «Je ne pouvais pas refuser, mais j'ai posé deux conditions : que je puisse nommer un médiateur incontesté et incontestable et que le CDR n'ait jamais à faire un chèque, ne serait-ce que d'un euro, aux époux Tapie».

Confiée entre novembre 2004 et mars/avril 2005 à Jean-François Burgelin, ancien procureur près de