«L'homme n'est-il qu'un vivant parmi les autres ?», «Que devons-nous à l'Etat ?», «Le langage n'est-il qu'un outil ?»… Les 338 186 candidats au bac général (51% du total) ont donné hier le coup d'envoi d'une semaine marathon avec l'épreuve reine : les quatre heures de philo. Ils ont été suivis l'après-midi par les 142 835 candidats au bac technologique (21% du total). Les 183 688 lycéens de la voie professionnelle (28%), qui n'ont pas droit à la philo en terminale, ont planché, eux, sur le français.
Comme chaque année,quelques minutes avant d’entrer dans leurs salles d’examen et de découvrir les trois sujets au choix, les candidats abordaient l’épreuve avec un certain fatalisme, estimant qu’en philo, il est difficile de prévoir si l’on a réussi - alors que leurs copies sont lues et discutées au cours de «réunions d’entente» entre correcteurs, et les notes coordonnées au cours de «commissions d’harmonisation».
Libération a demandé à quatre philosophes de choisir un sujet et de le traiter à leur manière. Il ne s'agit en aucun cas de «corrigés». En philosophie, il n'existe pas de «modèle» : les sujets proposés visent simplement à «exciter la pensée», à faire qu'on développe autour d'eux, à l'aide des connaissances acquises durant l'année, une réflexion rationnelle, argumentée, perspicace - laquelle, bien sûr, peut-être «personnelle», si, par là, on n'entend pas la simple expression d'«opinions», sinon de préjugés ou d'idées toutes faites. «Philosoph