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Une réforme pénale retardée

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La réforme de la justice pénaledossier
Les ministres de la Justice et de l’Intérieur s’opposent au sujet du projet de loi.
publié le 17 juin 2013 à 22h12

En matière de justice, domaine régalien par excellence, François Hollande ne donne pas d'instructions. Le président de la République a ainsi pu constater que les juges travaillaient en toute indépendance lors de la mise en examen de son ex-ministre du Budget, Jerôme Cahuzac, pour blanchiment de fraude fiscale. Le problème, c'est que sur la réforme pénale - nécessaire et urgente - l'Elysée ne s'implique pas assez. Sans cesse reportée, la présentation du texte en Conseil des ministres est finalement prévue pour septembre. «Je reviendrai sur les peines planchers qui sont contraires au principe de l'individualisation des peines […]. Les prisons seront conformes à nos principes de dignité», avait pourtant promis le candidat Hollande.

«Quelle loi ?» Depuis son élection, Hollande laisse ses ministres de la Justice et de l'Intérieur se livrer à un bras de fer. «Cette réforme de la politique pénale est une réforme fondamentale que la garde des Sceaux veut mener», martèle le porte-parole de la chancellerie. «Quand on lui parle de cette loi, Valls répond : "Quelle loi ? Quel contenu ?"» rapporte un spécialiste auditionné par le cabinet du ministre.

Sur ce dossier, Valls s’adresse directement à Hollande. Les deux anciens rivaux de la primaire partagent la même analyse politique : priorité à la gauche décomplexée sur la sécurité. Quitte à ce que le hollandisme en rabatte sur l’humanisme judiciaire.

«Qui peut penser un seul