«Le bac ne vaut plus rien», «tout le monde l'a», «il est donné»… Le diplôme phare de l'école française, censé ouvrir les portes du supérieur, n'est plus l'apanage d'une minorité. Avec la démocratisation du secondaire, on est passé de 30% d'une génération qui le décrochait en 1985 à plus de 76% l'année dernière. A côté des blasés, les bacheliers comme leurs parents, le bac reste pour toute une catégorie de jeunes un diplôme très symbolique, qui vient couronner des années d'efforts et marque une certaine ascension sociale.
Il faut d’ailleurs relativiser la banalité du bac. La forte progression des lauréats l’an dernier était artificielle : le résultat de la réforme du bac pro, désormais préparé en trois ans au lieu de quatre auparavant, qui avait provoqué un afflux ponctuel de candidats. Cette année, la réforme étant achevée, ils sont nettement moins nombreux à se présenter et il faut s’attendre à une baisse de la proportion de bacheliers au sein d’une génération, ramenée autour de 70%. Cela signifie que 30% des jeunes sortent aujourd’hui sans le bac, avec des CAP ou des brevets professionnels qui leur permettront de travailler, mais aussi pour certains avec seulement le brevet et la quasi-assurance d’enchaîner chômage et boulots précaires.
Derrière le mot bac se cachent également plusieurs réalités. Le bac pro, le deuxième en importance après le général (28% des candidats cette année), permet de trouver un travail dans certaines spécialités, à la diff