Dans la famille escroquerie en bande organisée, l'affaire d'Etat Tapie - Crédit lyonnais nous livre de semaine en semaine son lot de mis en examen avérés, en sursis ou en devenir, que notre propension (coupable, mais responsable) à aller un peu plus vite que la musique judiciaire agrège d'ores et déjà en une formidable brochette de branquignols. Car ce qui frappe au moins autant que l'épaisseur de l'escroquerie présumée dans l'arbitrage au profit de Tapie (403 millions d'euros, tout de même, plus ces 45 autres - sans doute les plus choquants, parce que versés au titre d'un extravagant «préjudice moral»), c'est l'amateurisme des protagonistes que la certitude de leur impunité - car quoi d'autre ? - découvre soudain aussi stupides que cupides.
Prenez Claude Guéant, blanchisseur de casino bredouillant ses multiples trafics, en toile (celle des marines à un demi-million d'euros du tout petit maître flamand du XVIIe siècle Andries Van Eertvelt) ou en papier (celui des biffetons passés directement des caisses de la Place Beauvau à la sienne propre, sous forme de primes de 10 000 euros mensuels). On se calme, on «laisse la justice faire son travail» et on en garde sous le pied en attendant que soit précisé le rôle du «Cardinal» de pédalo Guéant, grand ordonnateur de l'agenda présidentiel dans l'affaire qui nous intéresse cette semaine.
Mais prenez Stéphane Richard, dont ladite affaire révèle aujourd'hui la consanguine et caméléonesque capacité d'adaptation politiq