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Libération
Récit

La protection contre les ondes, nouvel argument marketing

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Antennes, portables, wi-fi: les ondes en accusationdossier
Du bandeau de grossesse au lit à baldaquin, plusieurs PME se positionnent sur les produits censés limiter les effets du wi-fi ou des portables, sur fond de réglementation quasi-inexistante.
Une antenne relais, dans le Finistère, en 2009. (Photo Fred Tanneau. AFP)
publié le 20 juin 2013 à 12h15

Avant, Philippe Jacquin travaillait dans la téléphonie mobile. Depuis peu, il s'est recyclé dans... la vente de «vêtements antiondes électromagnétiques» pour femmes enceintes. Et ça cartonne. Son chiffre d'affaires progresse de 30% chaque mois depuis son lancement en janvier 2012, avance-t-il. Ses bandeaux de grossesse directement importés des Etats-Unis se vendent 69 euros pièce sur Internet.

Il y a aussi cette start-up rouennaise, Ondelio, qui se présente comme professionnel de la gestion des risques électromagnétiques en tout genre : wi-fi, antennes relais, portables... Leur site internet ressemble à un catalogue de bricolage. On trouve de tout : rideaux, câbles, tapis, pots de peintures jusqu’au lit à baldaquin censé stopper net le champ électromagnétique (999 euros pièce, quand même).

Au départ, explique son dirigeant Jérôme Andreu, «on proposait seulement des produits aux entreprises souhaitant appliquer le principe de précaution pour leurs salariés». Puis, très vite, il s'est rendu compte que la demande existait aussi chez les particuliers. «Il y a les personnes électrosensibles, bien sûr. Mais plus seulement. Depuis un ou deux ans, le grand public est aussi en demande. Les risques liés aux ondes commencent à être connus, il y a une vraie prise de conscience.» Surtout depuis l'avis rendu par l'Organisation mondiale de la santé, en mai 2011 qui a jugé qu'en l'état actuel des connaissances, l'usage du téléphone portable était