Le premier tour des élections musulmanes, le 8 juin, est presque passé inaperçu. Le second a lieu ce dimanche. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) va se doter d’un nouveau bureau et d’un nouveau président, sans doute le recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP), Dalil Boubakeur. Alliés dans beaucoup d’endroits, le RMF (Rassemblement des musulmans de France, sous influence marocaine) et la GMP (sous contrôle algérien) ont raflé la mise au premier tour. L’Union des organisations islamiques de France (UOIF, liée aux Frères musulmans), elle, a décidé au dernier moment de boycotter le scrutin. Le principal défi des institutions musulmanes est leur manque de crédibilité auprès des deuxième et troisième générations. Elles ne se reconnaissent pas dans ces batailles alimentées par les réseaux consulaires ni dans la culture des «blédards» qui gèrent le plus souvent les mosquées. L’imam de Bordeaux Tareq Oubrou tente de dépasser ces clivages. Nous l’avons suivi durant vingt-quatre heures.
Vendredi, 13 h 05
Plutôt habitué du complet veston, Tareq Oubrou, recteur de la plus grande mosquée de Bordeaux, a revêtu un long manteau sombre et un imam sarik, le couvre-chef blanc et rouge traditionnel. Devant une foule compacte, il s'avance vers le micro pour prononcer la khotba, le prêche traditionnel du vendredi. Quelques minutes auparavant, le muezzin avait appelé les fidèles, un appel seulement diffusé à l'intérieur de la mosquée pour ne pas perturber le voi