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TRIBUNE

Enseigner est un métier

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par Par le Groupe Reconstruire la formation des enseignants
publié le 23 juin 2013 à 19h06

Toutes et tous, nous avons combattu la désastreuse réforme de 2009, dite de la «mastérisation», et avons défendu cette idée : «Enseigner est un métier qui s’apprend !» Durant la campagne présidentielle de 2012, François Hollande a annoncé que son gouvernement reconstruirait la formation des enseignants et ferait de ce chantier une priorité. Nous nous sommes réjouis de ces déclarations. A moins de deux mois de la création des Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe), nous le disons avec tristesse : la réforme préparée par le gouvernement n’est nullement celle attendue. A certains égards, elle aggravera la situation actuelle. Il faut arrêter cette réforme et rouvrir ce chantier. Voici pourquoi.

Durant les deux années de formation prévues - contre trois actuellement -, les étudiants devront tout à la fois préparer et réussir le concours (celui de professeur des écoles, le Capes, etc.) ; se former au métier ; obtenir un master ; préparer et soutenir un mémoire de recherche, etc. Tout ceci avec une durée du stage en seconde année très élevée (dont la moitié du temps en classe face aux élèves d’un enseignant titulaire).

Cette réforme entraînera une baisse du niveau de connaissances des futurs enseignants,conséquence inéluctable de concours centrés sur la didactique des disciplines pour 75 % de la note finale. Cette modalité de recrutement paraîtrait normale si les candidats avaient déjà acquis en licence les connaissances pour maîtriser les savoirs à transmettre. M