Une vidéo partielle de l'agression de Clément Méric, le 5 juin à Paris, attise la polémique sur le contexte de sa mort lors d'une rixe avec des skinheads croisés au cours d'une vente privée de vêtements. D'après RTL, qui s'appuie sur ces images «sans les avoir vues» selon une source judiciaire, c'est le militant antifa qui aurait provoqué le skinhead Esteban Morillo, en lui assénant un coup dans le dos, avant d'encaisser en retour le coup mortel. Mais la police judiciaire ne partage pas du tout cette «interprétation», car la bagarre entre le groupe d'extrême gauche et la bande d'extrême droite avait déjà démarré. Un commissaire rectifie : «Il ne faut pas confondre l'origine du différend à l'intérieur de la salle des ventes et la scène de violences à l'extérieur» entre les skinheads et les antifas. Car, si le groupe de Méric a «provoqué verbalement» les «nazis», c'est la bande du mouvement Troisième Voie, qui a été «la plus violente dans la rixe». Comme en témoignent - selon les déclarations du procureur de Paris, François Molins le 8 juin - «la force et la violence des coups de poing portés au visage de Clément Méric, physiquement beaucoup moins baraqué» (1,80 mètre pour 66 kilos) que son agresseur présumé Esteban Morillo, 20 ans, à la carrure nettement plus large.
De plus, seuls cinq skinheads sont mis en examen, Esteban Morillo pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner»,<