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Portrait

Clément Méric, antifa devenu icône

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De Brest où il a grandi, à Paris où il étudiait, retour sur le parcours du militant mort le 5 juin.
Clément Méric en 2010. (DR)
publié le 25 juin 2013 à 22h26

La cérémonie s'est déroulée dans l'intimité. Sa famille, quelques amis. Ses cendres ont été dispersées dimanche à Brest, où il avait grandi. Au même moment, à Paris, plusieurs milliers de personnes lui rendaient hommage et manifestaient contre le fascisme. Clément Méric, 18 ans, est mort, le 5 juin, sous les coups d'Esteban Morillo, 20 ans, lors d'une bagarre entre antifas et skinheads d'extrême droite. A la sortie d'une vente privée de vêtements dans le quartier de Saint-Lazare, à Paris, les deux groupes se sont invectivés, les antifas ont sans doute commencé. «On vous attend dehors», auraient-ils lancé. Puis, dans la rue, ça a dégénéré. «Une grande gueule, oui, mais ce n'était pas un bagarreur», défend pourtant un proche de Méric. 1 m 80, tout fin, il n'avait, en apparence, pas vraiment la carrure pour aller au charbon. «Physiquement, il sortait d'une leucémie, il n'en était pas capable. De toute façon, ça n'a jamais été son truc. Déjà, petit, au judo, il se laissait toujours tomber lors des combats», poursuit ce proche.

Fait politique. Clément Méric était arrivé à Paris en septembre, pour étudier à Sciences-Po. Là, il s'était très vite rapproché du syndicat SUD étudiant et de l'Action antifasciste Paris-Banlieue. Mais son engagement n'est pas né en arrivant dans la capitale. Dès ses 15 ans, il décide de se rapprocher de la CNT de Brest, la Confédération nationale du travail, le syndicat anarchiste. Il habite