Pour les familles de victimes de l'attentat de Karachi (15 morts dont 11 Français le 8 mai 2002), les aveux de l'intermédiaire Ziad Takieddine révélés par le Monde accréditent le financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur en 1995 par 6 millions de francs de rétrocommissions : «Il s'agit bien du plus gros scandale de la Ve République», en déduit leur avocat Me Olivier Morice.
Reçues ce matin par le juge antiterroriste Marc Trévidic, les parties civiles se demandent si l'acte de terrorisme ayant visé leurs proches à Karachi n'est pas lié au non-versement de commissions dans le contrat de vente de sous-marins au Pakistan. Leur plainte déposée en 2009 est instruite par les juges financiers Renaud Van Ruymbeke et Roger Leloire qui ont mis en examen pour «recel d'abus de biens sociaux» Ziad Takieddine.
Pour la première fois, le 20 juin, cet homme d'affaires franco-libanais ayant négocié deux contrats d'armement pour la France avec le Pakistan (Agosta) et l'Arabie Saoudite (Sawari II) a enfin admis avoir rétrocédé une partie de ses commissions à des proches du ministre du Budget de l'époque, Nicolas Sarkozy, et du ministre de la Défense François Léotard. Lâché par ses anciens amis balladuriens et sarkozystes, et fragilisé par «trois semaines de détention qui constituent une pression énorme et qu'il ne supporte pas», selon l'un de ses avocats, Me Francis Vuillemin, Ziad Takieddine qui «veut être libéré