La justice a ordonné jeudi au Point et à Mediapart de retirer de leurs sites internet les enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt par son majordome, estimant que leur diffusion entraînait une atteinte à la vie privée de la milliardaire.
La cour d'appel de Versailles a interdit aux deux organes de presse de publier ces documents à l'avenir et les a également condamnés à verser chacun 20 000 euros de dommages et intérêts à Mme Bettencourt et 1 000 euros à son ancien gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. «L'information du public (...) ne peut légitimer la diffusion, même par extraits, d'enregistrements obtenus en violation du droit au respect de la vie privée d'autrui», indique la cour.
Pour Me Jean-Pierre Mignard, conseil de Mediapart dans ce dossier, cet arrêt est «liberticide». Les juges nient «l'objectif civique» de cette publication «sans laquelle cette affaire n'aurait jamais été découverte», a-t-il estimé. «Mediapart n'est pas le défenseur de toutes les personnes en situation d'abus de faiblesse en France», a réagi Me Frédérique Pons, avocate de Liliane Bettencourt. «Si on avait considéré qu'écouter clandestinement une personne à son insu pendant un an ne constitue pas une atteinte à la vie privée, notre démocratie aurait été en péril», a-t-elle relevé.
En juin 2010, la milliardaire et Patrice de Maistre avaient assigné en référé le Point et Mediapart pour obtenir le retrait de