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Libération
TRIBUNE

Le brevet, un jeu de massacre

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par Suzanne Citron
publié le 4 juillet 2013 à 19h06

Jeudi dernier, à la veille du brevet, le Monde consacrait sa une à une enquête de l'Education nationale (1) affirmant que le niveau des élèves au collège baissait en histoire-géographie, sans jamais évoquer le volume et les exigences des programmes, ni les besoins méthodologiques. Ce qui s'est passé le lendemain, jour d'examen, ne risque pas d'inverser les tendances ! Et les consignes de corrections «bienveillantes» destinées à masquer la catastrophe n'y pourront rien, devant des copies parfois aux trois quarts vides.

Le jour de l'épreuve, les exercices d'histoire ont favorisé les questions de fin de programme, ou ont porté sur des points marginaux. Et que dire des épreuves de géographie ? Le support de travail cartographique était totalement inadapté. Quant aux termes de conflit d'usages ou d'espace productif qu'il fallait «définir», tous ces concepts de la nouvelle géographie sont bien peu accessibles à un public de collégiens.

Finalement, qu'évalue ce type d'épreuve ? Des compétences du socle commun ? C'est a priori pour être mis en conformité avec celui-ci que l'épreuve a été redessinée. Pourtant, discrétiser des données statistiques n'y figure pas. Maîtriser la langue ? On en doute, quand l'énoncé de la question longue ne permet pas à la majorité des élèves d'écrire plus de deux lignes (à titre d'exemple dans la salle que surveillait l'un des auteurs de ce texte, sur 17 candidats, 11 ont rendu cette question vierge). L'argumentation, peut-être ?