Fautes de frappe, imprécisions, oublis de mises à jour... 83% des fichiers de police contrôlés par la Cnil, gardienne des libertés informatiques, comportent des informations inexactes. Les membres de la Commission s'en alarmaient encore dans un récent rapport. Le problème est loin d'être marginal. Si on additionne les deux fichiers de police Stic et Judex1, on compte aujourd'hui 10 millions de fiches concernant 9 millions de citoyens (certains se retrouvent avec plusieurs fiches sur le dos). Pour les personnes fichées par erreur, les conséquences peuvent être lourdes. Surtout, faire corriger une fiche erronée se révèle très, très laborieux. Voici le témoignage de Jonathan, 35 ans, tuyauteur dans une centrale nucléaire et inscrit par erreur dans le Stic.
«Un matin, un de mes chefs vient me trouver, il me prend à part dans son bureau et me dit : "t'es sur la liste rouge". Dans la minute, tu te retrouves dehors avec interdiction de remettre les pieds sur site. A l'époque, je venais de commencer, je ne travaillais à la centrale que depuis un an. Tous les six mois, la direction se renseigne auprès de la préfecture pour vérifier qu'aucun de ses salariés n'a de problème avec la justice. C'est normal, la procédure classique dans un domaine sensible comme le nucléaire.
«J’étais serein, je n’ai jamais eu le moindre problè