Didier Le Reste a vécu le drame de la gare de Lyon du 27 juin 1988 (56 morts) et celui du 17 octobre 1991 en gare de Melun (16 morts). Dès qu’il a entendu qu’un accident grave s’était produit à Brétigny, l’ex-secrétaire général de la CGT Cheminots s’est précipité au siège de la confédération pour proposer ses services.
Bouleversé par l'événement, il cite à perdre haleine toutes les catastrophes qu'il a vécues de près ou de loin : le déraillement à Argenton-sur-Creuse (Indre) du Corail reliant Paris à Portbou du fait d'une vitesse excessive (43 morts), et une collision à Flaujac (Lot) ayant fait 35 morts. Les deux le même mois, en août 1985. Le 17 octobre 1991, il était aussi sur le pont quand le train de nuit Nice-Paris et un train de fret se retrouvent nez à nez en gare de Melun, bilan : 16 morts. Son souvenir le plus vif reste celui de la gare de Lyon, «cette gare souterraine, en cul-de-sac, qui a alourdi le bilan humain».
Pour Brétigny-sur-Orge, le plus grave déraillement depuis vingt ans après celui de 1993, à Saint-Leu-d'Esserent (Oise) qui avait causé 4 morts en raison d'une malveillance humaine, il préfère attendre le résultat des enquêtes. «C'est trop tôt. Un faisceau d'éléments et de circonstances doit être analysé par le bureau d'enquêtes. En tout cas, il ne s'agit pas d'un excès de vitesse.» Au rythme des catastrophes, la SNCF a aguerri sa sécurité, note-t-il. Ainsi, il existe un système «fiable» qui prend en charge la vitesse.