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Décryptage

Brétigny, une pièce et des convictions

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Déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orgedossier
Le déraillement du Téoz 3657 a été causé par la défaillance d’une éclisse. L’état du réseau est pointé du doigt.
publié le 14 juillet 2013 à 22h46
(mis à jour le 15 juillet 2013 à 10h51)

Après le choc provoqué par le déraillement, vendredi, du train Paris-Limoges, tuant 6 personnes, l’heure est désormais aux réponses. Du moins, aux esquisses. Les trois enquêtes ouvertes par la justice, le ministère des Transports et la SNCF dessinent pour l’instant la piste d’un incident technique. Mais c’est aussi la vétusté du réseau francilien, l’extrême fréquentation des lignes et la sous-traitance de la maintenance au privé qui se retrouvent sous le feu des critiques.

L’éclisse La vraie coupable

C'est cette pièce d'acier d'une petite dizaine de kilos qui serait, selon les premiers éléments de l'enquête diffusés hier par la SNCF, responsable du déraillement du train Téoz 3657. Sorte de grosses agrafes conçues pour relier deux portions de rails entre elles, les éclisses sont fixées à flanc de rail par quatre gros boulons. «Vendredi, lors du passage de la voiture numéro 3 du Paris-Limoges, deux de ces boulons auraient sauté, entraînant le relèvement de l'éclisse et sa projection au cœur d'un aiguillage situé 200 mètres en amont de la gare de Brétigny», indique Pierre Izard, directeur des infrastructures de la SNCF. A 137 km/h, les roues de la voiture 3 sont alors montées sur l'éclisse et sorties de leur trajectoire, emmenant dans leur course folle les voitures 4, 5 et 6.

A l'heure actuelle, les enquêteurs privilégient la piste de «l'incident technique» pour expliquer le déboulonnage de l'éclisse. Ils jugent en effet «assez improbable» l'hypothèse d'un acte de malveillance. C