Il est 16 heures, hier, devant la gare de Brétigny-sur-Orge. Un groupe de lycéens s’approche en silence. Ils sont une centaine, tristes comme les pierres. Certains ont des cœurs dessinés sur les bras. Une jeune fille pleure. Elle dépose un bouquet de fleurs devant une barrière Vigipirate gardée par la police. Puis fait quelques pas en arrière.
Le petit groupe est venu rendre hommage à Vincent C., 23 ans, un de leurs surveillants au lycée Jean-Pierre Timbaud de Brétigny. Il fait partie des six victimes, décédées vendredi à 17 h 14, lors du déraillement du train Paris-Limoges. Vincent C. a été fauché sur le quai par les voitures devenues folles du Téoz 3657. Il rentrait chez lui à Etampes, dans l'Essonne. Il s'agissait de son dernier jour de travail avant les vacances. «C'était quelqu'un de très proche des élèves, toujours souriant, qui n'hésitait pas à partager son expérience avec nous. Il était très attentionné», a confié Charlotte De Souza, organisatrice du rassemblement.
«Fraternité». Le travail d'identification de la police scientifique et judiciaire a également permis de connaître l'identité des cinq autres victimes. Il s'agit de Brandon, 19 ans, éducateur et joueur de foot à un bon niveau et d'un couple d'octogénaires originaires de Brétigny, également fauchés sur le quai. Deux femmes résidant à Limoges, âgées de 27 et 64 ans sont mortes dans le train. Hier soir, 14 blessés restaient hospitalisés en région parisienne. Le pron