Menu
Libération
TRIBUNE

Le «Journal du sida» capote

Article réservé aux abonnés
par Didier Lestrade, Olivier Bonnin, Journaliste, Laetitia Darmon, Journaliste, Christelle Destombes, Journaliste, Olivier Donnars, Journaliste, Marianne Langlet, Journaliste et Dominique Thiéry, Journaliste
publié le 15 juillet 2013 à 19h06

Le Journal du sida meurt, après vingt-cinq ans d'existence. Ses fondateurs, Frédéric Edelmann, journaliste, et Jean-Florian Mettetal, médecin, avaient pour ambition de créer un journal indépendant qui décrypterait les enjeux médicaux, sociaux, économiques, politiques de cette nouvelle épidémie.

Leur visée unique était d'apporter aux personnes et professionnels concernés une information pointue, fiable, accessible à tous. «Nous estimions que beaucoup de choses n'étaient pas dites, sur ce que devait être la prévention, sur le milieu associatif ou encore les carences de l'hôpital. Avec le journal, nous voulions faire bouger les choses, le traitement de l'information, le rapport soignants-soignés, vital pour la prévention, la prise en charge, l'observance. Je pense que nous avons réussi», témoignait Frédéric Edelmann en 2007. Le journal fêtait alors son 200e numéro.

Pendant toutes ces années, il aura suivi et accompagné, raconté et analysé les évolutions de cette épidémie qui a révolutionné la santé publique. Les années noires, celles où les décès se multipliaient, sans aucune perspective de traitement. L’impuissance des médecins, la course à l’information des malades et de leurs proches, pour être au plus proche des avancées de la recherche. L’année 1996 signe l’arrivée des trithérapies et le «deuil du deuil» pour de nombreux séropositifs qui se pensaient condamnés à mort.

La précarisation des personnes séropositives, leurs difficultés d’accès aux droi