Claude Rambaud dirige depuis un an le Collectif interassociatif sur la santé, qui regroupe toutes les associations de malades.
Alors un énième rapport sur notre système de santé ?
Il y a des choses intéressantes. Même si on peut être surpris par sa publication à la va-vite, en fin d’après-midi. Bizarre, pour un rapport qui se veut important. En tout cas, en ce qui nous concerne, il y a cet accent mis sur les soins primaires, et ceux de proximité. C’est une urgence. De même, sur la prévention, alors que nos systèmes de santé sont confrontés à l’explosion des maladies chroniques. Pour autant, il manque une vision d’ensemble. On parle beaucoup des dépenses, peu des ressources.
Que suggérez-vous ?
Dans l’environnement, il y a le principe pollueur-payeur. En santé, il faudrait réfléchir à un système profiteur-payeur. Il y a des activités lourdes en conséquences sanitaires, comme le tabac, bien sûr, mais aussi l’agriculture, les industries agroalimentaires. On devrait mesurer leur impact sur la santé, et les faire payer en conséquence. Certes, on nous parle des taxes sur le tabac, mais cela ne va pas directement à la santé. Ces aspects-là ne sont pas abordés.
Et quid de la place des usagers dans ce nouveau système ?
Le rapport propose la création d'une instance représentative des associations d'usagers. Pourquoi pas ? Il y a, en tout cas, une reconnaissance de notre travail, quand on lit que «la première compétence est celle de la personne malade». Mais cela ne suffit pas. La question du financement des associations est centrale. Quand on regarde les autres pays, il y a un manque énorme.
Nous, associatio