Voilà un petit exemple, dans la litanie des dysfonctionnements de notre système de santé, extrait du rapport d'Alain Cordier «Pour un projet global pour la stratégie nationale de santé», rendu public, hier (voir document ci-dessous). Quand un patient sort de l'hôpital, la règle veut qu'il y ait un courrier de fin d'hospitalisation «qui résume les conclusions de l'hospitalisation et établit des préconisations de prise en charge après la sortie». Ce courrier doit être signé par le médecin de l'établissement et adressé au médecin de ville ou à la structure de transfert, ou encore remis au patient le jour de sa sortie. Et il doit être envoyé dans les huit jours. «La réalité est que 25% de ces courriers ne sont jamais retrouvés, 55% sont incomplets», note le rapport. «En 2012, seulement 20% des établissements ont suivi les recommandations…» Un petit détail, apparemment anodin, mais qui montre combien notre système de santé n'a pas intégré le changement majeur de ces vingt dernières années, avec la montée en puissance des maladies chroniques, le poids de la vieillesse, et la nécessité de parler en termes de soins et non plus d'hospitalisation.
«Cap». Comment suivre, en effet, le parcours d'un patient quand le moindre courrier n'est même pas adressé ? Tel est le défi, aujourd'hui. Lorsque le Premier ministre a souligné, à Grenoble en février, la nécessité de mettre sur pied une «stratégie nationale de santé»,