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reportage

«On est toujours aussi maltraités»

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Dans le quartier des Merisiers, calme en journée, beaucoup se disent harcelés par la police.
publié le 21 juillet 2013 à 22h36
(mis à jour le 22 juillet 2013 à 11h55)

Hier, Trappes (Yvelines) a replongé dans la torpeur de l'été. Le quartier des Merisiers, théâtre depuis deux nuits d'échauffourées entre groupes de jeunes et forces de l'ordre, affiche une étonnante quiétude. Seuls quelques vitres d'Abribus brisées et les décombres encore fumants des poubelles incendiées rappellent les heurts nocturnes. Lors de la prière du ramadan, les religieux ont lancé un appel au calme. «Les gens ont réagi violemment face à un fait qui leur est apparu injuste, commente un responsable de la mosquée. Je pense que cela va se calmer très vite.»

A l’entrée du commissariat pris pour cible, une dizaine de véhicules de CRS restent stationnés. La place située devant le poste de police est le terrain de jeu des enfants qui se rafraîchissent dans la fontaine. Etrange métamorphose entre la nuit et le jour. Pas d’attroupement ou de climat tendu entre les policiers et les quelques adolescents venus faire du vélo sur l’esplanade. Les seules batailles visibles ici sont des batailles d’eau.

Embellie. La veille, incompréhension et colère dominaient. A 13 heures, sur la place du marché hebdomadaire, un vieil homme se désolait : «Je pensais que nous en avions fini avec ce climat de suspicion et de violence. Rien n'a vraiment changé ici depuis l'arrivée de Hollande. On est toujours aussi maltraités.» Ce qui choque, c'est surtout l'important dispositif de police qui a été déployé et le survol du quartie