Deux semaines. C'est le temps qu'il aura fallu pour que la polémique estivale autour des gens du voyage atteigne son point Godwin. «Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez», a grommelé Gilles Bourdouleix, le député et maire UDI de Cholet (Maine-et-Loire) après qu'un groupe de gens du voyage installé sur un terrain privé de sa commune l'a accueilli en faisant des saluts nazis. Niant mollement ces propos rapportés par le Courrier de l'Ouest en début de journée, Bourdouleix a ensuite accusé le journaliste d'avoir «bidouillé» l'enregistrement sonore mis en ligne sur le site du quotidien. Joint par Libération, le journaliste incriminé s'indigne : «Il n'y a aucun montage ! J'ai pris l'habitude, avec Bourdouleix, d'enregistrer systématiquement ses propos, parce que je sais qu'on va avoir droit à une phrase indéfendable ou une attaque en diffamation.»
Surenchère. Le dérapage spectaculaire de Gilles Bourdouleix n'est que l'aboutissement de la surenchère des élus de droite répondant à l'appel à la «révolte» lancé début juillet par Christian Estrosi, le député et maire de Nice. L'édile s'était alors vanté de ne pas «céder» et de «mater» autant les gens du voyage que les Roms, entretenant sciemment l'amalgame entre les premier