C’est un ballet parfait. Les unes après les autres, les voitures sont attelées aux caravanes, démarrent, se dirigent vers l’entrée du champ. Il est 8 heures du matin, et la chaleur est déjà étouffante. Ce vendredi, une centaine de caravanes qui forment l’une des missions du mouvement évangélique tsigane Vie et Lumière s’apprêtent à quitter un terrain privé de la commune de Gassin (Var), près de Saint-Tropez, pour espérer s’installer, dans quelques heures, dans la région d’Avignon.
La veille, sous le chapiteau qui sert aux célébrations, à présent démonté, le pasteur et chef de la mission, Désiré Vermeersch, a donné les consignes de voyage. Il a dû rassurer ses troupes, qui ne s'attendaient à partir que dimanche. Un afflux d'autres groupes de gens du voyage sur la commune a conduit la mairie à leur demander de lever le camp plus tôt. «Avec le buzz d'Estrosi, plus personne n'ose aller dans les Alpes-Maritimes, tout le monde se replie sur le Var, constate Désiré Vermeersch. Mais enfin, ils nous ont demandé de partir gentiment, on a compris.»
Ce qui inquiète le pasteur, ce n'est pas le départ, mais l'arrivée. «La veille des mouvements, il y a toujours une montée de stress. On le voit chez les adultes, et chez les enfants, qui sentent que ce n'est pas comme d'habitude. Tout le monde cogite : "Dans quoi on va débarquer, comment ça va se passer ?"»
Pasteur respecté des siens pour son tempérament modéré et ouvert, Désiré Vermeersch préside l’association Action