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reportage

Gens du voyage : «Vous avez ma parole : on sera parti dans huit jours»

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Récit d’un départ précipité et, quelques heures plus tard, d’une installation illicite ordinaire, pour un groupe évangélique tsigane d’une centaine de caravanes.
Les caravanes d'une mission Vie et Lumière, vendredi. Les familles de Tsiganes pentecôtistes nomadisent à partir de début mai, par groupe de 50 à 100 familles. (Photo Diego Ravier)
publié le 22 juillet 2013 à 22h16
(mis à jour le 23 juillet 2013 à 10h52)

C’est un ballet parfait. Les unes après les autres, les voitures sont attelées aux caravanes, démarrent, se dirigent vers l’entrée du champ. Il est 8 heures du matin, et la chaleur est déjà étouffante. Ce vendredi, une centaine de caravanes qui forment l’une des missions du mouvement évangélique tsigane Vie et Lumière s’apprêtent à quitter un terrain privé de la commune de Gassin (Var), près de Saint-Tropez, pour espérer s’installer, dans quelques heures, dans la région d’Avignon.

La veille, sous le chapiteau qui sert aux célébrations, à présent démonté, le pasteur et chef de la mission, Désiré Vermeersch, a donné les consignes de voyage. Il a dû rassurer ses troupes, qui ne s'attendaient à partir que dimanche. Un afflux d'autres groupes de gens du voyage sur la commune a conduit la mairie à leur demander de lever le camp plus tôt. «Avec le buzz d'Estrosi, plus personne n'ose aller dans les Alpes-Maritimes, tout le monde se replie sur le Var, constate Désiré Vermeersch. Mais enfin, ils nous ont demandé de partir gentiment, on a compris.»

Ce qui inquiète le pasteur, ce n'est pas le départ, mais l'arrivée. «La veille des mouvements, il y a toujours une montée de stress. On le voit chez les adultes, et chez les enfants, qui sentent que ce n'est pas comme d'habitude. Tout le monde cogite : "Dans quoi on va débarquer, comment ça va se passer ?"»

Pasteur respecté des siens pour son tempérament modéré et ouvert, Désiré Vermeersch préside l’association Action