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décryptage

Cinq clichés sur les gens du voyage

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«Tous des voleurs», «gitans, Roms, tous les mêmes» : l'anthropologue Marc Bordigoni démonte les idées reçues sur les gens du voyage.

Caravanes d'une mission Vie et Lumière, dans le Var, en juillet. (Photo Diego Ravier)
Publié le 23/07/2013 à 18h51, mis à jour le 24/07/2013 à 13h27

Le député-maire Gilles Bourdouleix (UDI) a décroché le pompon dans les dérapages verbaux sur les gens du voyage. Alors qu'un campement venait de s'installer dimanche dans sa commune de 50 000 habitants, il a affirmé que «Hitler n'en avait peut-être pas tué assez». Le maire de Nice Christian Estrosi avait lancé quelques semaines plus tôt la saison estivale, mettant dans le même panier gens du voyage et Roms entretenant ainsi les amalgames. Retour à la réalité avec Marc Bordigoni, anthropologue et auteur du livre Gitans, Tsiganes, Roms... Idées reçues sur le monde du voyage1. Il démonte quelques-uns des clichés sur les gens du voyage.

«Les gens du voyage, comme les Roms, ce sont des gitans»

Marc Bordigoni : «Les gens du voyage n'ont rien à voir avec des Roms, ce sont deux populations complètement différentes. Les premiers sont des citoyens français, parfois depuis des générations. A l'inverse, les Roms sont des migrants étrangers, ils viennent de Roumanie, de Bulgarie ou de l'ex-Yougoslavie. Ils arrivent souvent en France sans argent et vivent dans des squats ou des bidonvilles. Ils ont de grandes difficultés à trouver un travail légalement, à cause des mesures transitoires en vigueur jusqu'au 31 décembre. Contrairement aux autres citoyens européens, les Roumains et Bulgares doivent en effet obtenir une autorisation préalable de travail. Certains qui