Sur tous les fronts et sur un ton très droite décomplexée. Depuis quelques semaines, le syndicat policier Alliance est omniprésent. De l’accident de train de Brétigny-sur-Orge (Essonne) aux échauffourées de Trappes (Yvelines), l’organisation, proche de la droite, est toujours prête à réagir. A chaque fait divers, un commentaire.
Une visite sur la page Facebook d'Alliance est assez édifiante : difficile, voire impossible, de trouver un jour sans une réaction officielle ou un lien vers une intervention médiatique. Au point de se demander où sont les autres syndicats policiers. Quid en effet d'Unité SGP FO, première organisation du secteur, ou d'Unsa Police ? «Si, pour retenir l'attention, il faut être plus pyromane qu'Alliance, alors on n'est pas là-dessus», lâche Nicolas Comte, secrétaire général adjoint d'Unité SGP. Pour Philippe Capon de l'Unsa, troisième organisation chez les policiers et gardiens de la paix, classée à gauche, Alliance est devenu le «porte-parole de l'opposition». Un an et demi avant le prochain scrutin professionnel, la campagne est bel et bien lancée.
Fuite en avant. L'hyperactivité d'Alliance a ses travers. La sortie sur les «détroussages de cadavres» après le drame de Brétigny, c'est lui. Une version depuis largement battue en brèche par le procureur de la République d'Evry. Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat, reconnaît à ce propos un «dérapage dû à la fatigue»