Il marche. Résolument. Son sac, 14 kilos, et sa tente sur le dos. Ses ampoules aux pieds (presque guéries) et ses utopies dans la tête. La barbe a poussé. Depuis qu’il est parti, le 14 juillet, de Megève (Haute-Savoie), Pascal Vesin ne se rase plus. A cette allure-là, il aura, à son arrivée à Rome, une pilosité de missionnaire. Neuf cents kilomètres et 40 jours de marche, comme une traversée du désert, en franchissant, pour commencer, les Alpes puis en descendant l’Italie, du nord au sud, direction le Vatican.
Suspendu de ses fonctions le 23 mai, l’ex-curé de Megève veut frapper à la porte du pape François et lui demander, en personne, la levée de la sanction. Il lui a écrit, le 3 juin. Sur l’enveloppe, il a juste mentionné : «Saint Père, palais de la maison pontificale, Cité du Vatican». Cela devait suffire pour arriver au destinataire.
Jusqu'ici, la lettre est restée sans réponse. «C'est utopiste, je le sais bien, de vouloir rencontrer le pape. Qu'il me reçoive ou non, je serai allé au bout de ma démarche», se conforte, en route, l'ex-curé. La faute de l'abbé Vesin, ce n'est pas une relation coupable avec une femme. Ou pire encore. Mais d'être franc-maçon, initié en 2000-2001 dans une loge du Grand Orient de France (GODF). «Même si j'avais piqué dans la caisse, je serais sûrement encore en fonction», s'indigne-t-il. L'Eglise, c'est vrai, ferme souvent les yeux sur de bien pires péchés et garde sa compassion pour de bien plus galeuses brebis. Parmi les ancie