Le feuilleton de la transformation de l’Hôtel-Dieu en hôpital du futur a connu vendredi un rebondissement tout aussi rocambolesque que les épisodes précédents. Dès l’aube, des déménageurs ont pénétré dans le plus ancien hôpital de Paris pour emporter en catimini les lits du service de médecine interne, essentiel au fonctionnement des urgences - le service dont la fermeture fait polémique.
L'enjeu est de transformer l'Hôtel-Dieu en «hôpital debout», c'est-à-dire uniquement consacré aux consultations. Avec un service d'urgence ouvert 24 heures sur 24… mais sans lit. Devant la fronde des personnels et du chef de service, qui a été démissionné, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait reporté la fermeture - initialement prévue en novembre - à après les municipales (Libération du jeudi 28 juillet). Jeudi, Loïc Capron, ponte de l'Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP), a violemment mis en cause cette décision : «Maintenir ce service [reviendrait à] mettre les Parisiens […] à la merci d'un accident grave dû à l'insuffisance de moyens.» Vendredi, des camions se sont donc garés non loin des tours de Notre-Dame. «En recourant à une entreprise privée, en ne prévenant aucun des services opérationnels, en intervenant au petit matin (6 h 45), Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP, agit à la manière des patrons voyous», a dénonc