«Non, rien de rien, non je ne lâcherai rien», chantaient dimanche huit veilleurs, assis par terre devant la sous-préfecture de Dreux (Eure-et-Loir). Ces irréductibles vêtus du tee-shirt «Manif pour tous» revisitent Piaf pour rappeler au gouvernement leur «détermination».
Des passants font mine de les ignorer, plusieurs voitures klaxonnent en signe de soutien. Eux restent concentrés. «Nous n'arrêterons ce rituel que si la loi est abrogée», prévient Odile, 41 ans. Ces obstinés à l'allure bourgeoise vivent un moment sacré, leur engagement paraît sans faille. «Contrairement à l'UMP, nous pensons vraiment que le gouvernement va abroger la loi, c'est obligatoire», martèlent-ils comme pour s'en persuader.
Leur organisation est rudimentaire. Quelques bougies et deux banderoles suffisent à ce cérémonial hebdomadaire. «Nous organisons ces veillées depuis douze semaines, pour bien faire comprendre que le mariage gay est contre-nature», expliquent Odile et Grégoire, le guitariste de la troupe.
Refrain. Aux textes d'Aragon, Eluard et Nietzsche succèdent l'hymne des scouts puis les Champs-Elysées de Joe Dassin. Eux n'ont qu'un seul refrain : «Un enfant naît forcément d'un père et d'une mère.» «Vous connaissez la chute de Rome, nous vivons actuellement la même chose, nous sommes en pleine décadence», ose Aude, la cinquantaine, qui a acheté un petit fauteuil de plage pour éviter l'inco