Les inégalités sociales pèsent sur la grossesse. Ouvrières, cadres ou sans-emplois : les femmes enceintes ne bénéficient pas toutes du même suivi médical selon leur catégorie socioprofessionnelle. Ces disparités ont été pointées dans une récente étude de la Drees (Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques).
Réalisé à partir de l'enquête nationale périnatale de 2010, le rapport a analysé la surveillance prénatale des mères selon leur profession, leurs revenus, leur âge, leur nationalité et leur situation familiale. Bilan ? «Comme en 2003, davantage de femmes jeunes ou de classes sociales défavorisées ont un suivi insuffisant.» Et ce, tout au long de leur parcours prénatal.
Ça commence dès le début avec la déclaration de grossesse, ce document qui permet à l'assurance-maladie d'organiser visites et suivi médical. «Les femmes sans emploi sont deux fois plus nombreuses à déclarer leur grossesse hors délai», souligne l'étude. De faibles revenus, bénéficier de la couverture médicale universelle (CMU), être célibataire sont autant de facteurs retardant également cette démarche. «La déclaration hors délai renvoie donc à des situations de précarité et s'explique probablement par un premier accès très tardif au système de soin.»
Les inégalités se retrouvent aussi pour la préparation à la naissance. Entre 2003 et 2010, la part des femmes ayant bénéficié de ces séances pour leur premier accouchement a augmenté, passant de 67% à 73%