On les croyait disparus ou transformés en mythique boîte de nuit, les bains-douches parisiens tournent à plein régime. Avec plus d'un million de passages, ils arrivent à saturation et sont confrontés à l'affluence de nouveaux précaires. «Ils sont étudiants, retraités et même salariés», explique un employé municipal. A l'instar de Karim. «Je connais tous les horaires des bains-douches de la ville. Dans ma sacoche, j'ai du shampooing, du gel douche, une brosse à dent, un rasoir et du dentifrice», explique ce travailleur qui se douche quatre fois par semaine dans un établissement de sa rue.
Mousse. Créés à la fin du XIXe siècle pour faciliter l'accès à l'hygiène, les bains-douches se multiplient dans les années 30. C'est le cas de ceux de Buzenval (XXe), construits en 1927 dans un quartier populaire. A cette période, la ville implante des salles de bains communes pour permettre aux Parisiens de se laver. Après-guerre, les douches municipales se vident progressivement avec l'amélioration de l'habitat pour décliner à 300 000 entrées à la fin des années 90. En mars 2000, la mairie de Paris décide d'en rendre l'accès gratuit, notamment pour améliorer l'hygiène des plus démunis. Trois ans plus tard, le cap du million de douches est franchi. Et la tendance perdure.
Un vendredi après-midi, Paris Ve. A quelques mètres des terrasses bondées de la place de la Contrescarpe, ils sont nombreux à