Le plombier arrive à six heures. Mais il se fait attendre. Finalement, il viendra demain. Les romans sont plus prévisibles. La marquise sortit à cinq heures. Même si cela fait longtemps, au moins depuis le Manifeste des surréalistes, qu'elle est priée de ne plus sortir. Et surtout pas à cinq heures. En même temps, la phrase est intéressante : qui peut se vanter de connaître des marquises ? Des duchesses, on ne dit pas, mais des marquises ? Que ferait une marquise, à cinq heures, dehors ?
Le bon gros roman psychologique est fini. On ne peut plus écrire comme ça maintenant. Ou alors il faut être américain. On dit alors qu'ils écrivent «la saga de leur époque», et qu'ils ont du «souffle». Que les auteurs arrêtent de vouloir nous distraire avec leurs péripéties pourries et leurs histoires de famille.
Peter Handke le disait déjà à Françoise Sagan : elle l'épuisait avec sa bonne volonté, sur un plateau d'Apostrophes, il y a des lustres, bien avant 2005, qui n'est pas l'année de sa mort, quelques mois auparavant, en septembre 2004 ; on parle de Françoise Sagan, pas de Peter Handke qui, lui, est déjà banni, et ce sera encore pire l'année suivante, en 2006, quand il se rendra à l'enterrement de Milosevic.
Aujourd'hui, il faut croire que son engagement pro-Serbe ne suscite plus le même ostracisme. A la télévision, elle le regardait alors, surprise, lui, apathique et sérieux, elle, saccadée et gentille. La règle, lorsqu'on écrit un futur best-seller, ou